dimanche 27 mai 2007

la remise du Prix












Ce matin, la sérénité règne. Il ne nous reste plus qu'à assurer la communication du résultat.
Premier rendez-vous au Miramar pour la fin du Marathon Cinécole avec la présentation du jury du prix de l'éducation et annonce du prix par la présidente Bernadette Lafont.
Qu'il est bon d'écouter la litanie de nos identités déclamées par notre grand acteur!

Deuxième rendez-vous au palais dans le Salon des Ambassadeurs pour la cérémonie officielle de la remise du prix de l'Education en présence du réalisateur roumain.
Moment solennel et émouvant, en particulier lors du discours de notre inspectrice générale :

Si le système éducatif français avoue ne pas être très bon en orthographe, il pourrait affirmer haut et fort qu’il est assez bon en art.

Mais il ne le fait pas.

Il ne le sait pas.

Sans doute a-t-il oublié que l’art, ce langage sans orthographe exigée, construit plus et mieux un homme que l’accord du participe passé.

Dommage.

Il est en effet assez fort en art notre système éducatif.

Et unique en son genre. Il est ainsi le seul en Europe à avoir introduit 8 enseignements artistiques dans ses lycées.

Il est le seul à offrir à plus d’un million d’élèves l’étude des films du grand patrimoine mondial.

Il est l’un des seuls à inscrire au baccalauréat l’Aurore de Murnau et 2046 de W. K. Way.

Et pourtant… parlez-en autour de vous. En dehors d’un petit cercle de convaincus, personne ne le sait.

Alors il faut des symboles et des signes.

En cinéma, nous en avons deux.

L’un en début d’année scolaire « Sarlat » dont on pourrait dire pour simplifier qu’il invite les élèves au cinéma.

L’autre en fin d’année scolaire « Cannes » dont on pourrait dire, pour simplifier, qu’il invite le cinéma à venir chez les élèves.

Ici nous déléguons notre confiance à un jury qui va désigner l’œuvre de l’année. Le film « nouveau-né » que nous allons signaler, proclamer, défendre, accompagner dans toutes les académies, tous les lycées.

Un film qui dira quelque chose du monde avec la force et la distance de l’art.

Cannes est une évidence pour moi. Pour nous.

Ce rituel magnifique et enchanté, à la croisée parfaite de l’art et de l’industrie n’est pas une distraction pais une traction, une tension puissante vers la pédagogie du cinéma.

Si nous Education Nationale ne sommes pas ici…

Nous ne sommes pas avec le cinéma.

Cannes n’est pas une petite affaire de privilégiés, c’est la grande aventure d’un film à peine émergé qu’il va falloir nourrir pour qu’il devienne le film de tous.

Merci…

Un engagement sans réserve envers l'éducation artistique qui ne nous laisse pas insensibles... n'est ce pas Isabelle!
Félicitations aux "élèves du jury" qui dans un duo très maitrisé ont présenté l'argumentaire de notre vote...Une mention spéciale à Chloé qui avait soigné sa tenue jusqu'au bout des doigts de pied.

Voilà les meilleures choses ont une fin. ce fut vraiment une magnifique aventure!

Le Prix !

Le 5ème Prix de l'Education Nationale a été décerné à :

4 mois, 3 semaines et 2 jours

de Cristian Mungiu

La délibération

Après un début de journée où la fatigue est apparente, les dernières projections sont marquées par la confrontation des 2K extrêmes : Kusturica et Kawase

14h il est temps pour les membres du jury de se retrouver pour la délibération.
Comme très souvent, ce temps très singulier de la vie d'un jury s'est révélé complexe mais serein. Chacun à refuser le principe du parti pris, afin d'exprimer des points de vues d'une grande diversité, révélant alternativement les qualités des 3 films retenus pour le "round" final. En fonction de l'argumenation des point de vues se sont affirmés ou infirmés, des opinions ont évolué... bref, nous avons assisté à un véritable exercice de démocratie, prises de parole et écoute étant réparties de manière très équilibrée entre tous les membres du jury.
Lorsque 2h1/2 plus tard, il s'est agit de voter, le dépouillement, confié à Chloe, a rendu son verdict: 6-4. Le résultat sera proclamé demain matin à 11h dans le salon des ambassadeurs... et sur ce blog, alors tenez-vous prêts...

samedi 26 mai 2007

Les "marches" officielles...

Aujourd'hui, c'est jour de GALA... le jury du Prix de l'education fait SA montée des marches, j'ai donc choisi de vous faire vivre ce moment depuis les jardins de l'hôtel jusqu'aux portes du Grand théâtre Lumière. Il y avait certes une certaine décontraction, une certaine distance...mais je peux en témoigner, une évidente émotion en entendant le nom de chacun sous le crépitement des flashes...



jeudi 24 mai 2007

J-3

Journée clé pour le jury avec la 4ème réunion de travail programmée dans l'après midi. Dès 8h, la tension monte... les "executive women" ont déjà leurs oreillettes en alerte!
le "before" est un solide Sokurov sur le conflit tchétchéne, nous enchaînons sur un étonnant voyage en Suède, dans l'univers de Roy Anderson.
Comme chaque jour, nous évitons les longues files d'attente avec nos précieux sésames avant de rejoindre le rang réservé dans la salle Debussy. Un confort de "travail" qui nous permet d'être encore très attentifs, même si l'on sent poindre une certaine baisse de tonus chez certains... (que je ne dénoncerai pas bien entendu!).

La programmation de la journée s'achève au Rwanda. C'est l'occasion pour Vincent de s'entretenir quelques instants avec des acteurs pour le moins en décalage avec le star système ambiant!


Comme convenu, en fin d'après midi nous sommes les invités de notre Présidente. Bernadette est déjà très absorbée par ses fiches... et contrairement aux apparences il n'y a pas de "frontières" entre les opinions de nos 2 professionnels. Des choix s'opèrent, une liste de prétendants pour le prix se constitue... plus que 3 jours avant la fin du suspens!

une journée particulière...

Ce soir, les 3/4 de la tâche sont accomplis, nous avons vu 31 films...il nous en reste 11. Je sais désormais à quoi ressemble "une journée particulière" du jury Prix de l'Education Nationale à Cannes.
Petit déjeuner à 7h pour prendre le chemin du Palais à 7h45. Installation dans le Grand auditorium Lumière vers 8h... C'est déjà la foule.
Changement de Salle entre 10h et 11h pour rejoindre la salle Un certain regard.
Petit défilé d'une délagation étrangère (thaïlandaise en la circonstance) avant la seconde projection de la journée.
Dès la fin de la projection vers 13h... évasion du palais, direction une terrasse au soleil (entre 25° et 30°) pour se substanter et admirer la faune festivalière.


Retour dans les salles pour les deux projections de l'après midi.
Pour se mettre en appétit et se poser les bonnes questions !... un premier film de Lola Doillon et un second avec les "guest stars" du jour : Marjane Satrapi et Catherine Deneuve venues soutenir le film Persepolis.

















Un petit break pour la pause dîner... et comme ce soir nous avons été très sages (notamment pour écouter les nouvelles de la capitale avec le retour de Christine), nous avons droit à une petite récompense avec une lecture de Victor Hugo par Monsieur Marcel himself-live!



Enfin une dernière projection à 22h avec un petit court sur le "cinéma à la dynamo de bicyclette" avant une pure expérience de cinéma "d'expressionnisme contemplatif" signée Béla Tarr... vivement demain matiin 8h30!



mercredi 23 mai 2007

Emotions et désolation

Le cinéma s'est appelé la lanterne magique... et il y a parfois de vrais moments de grâce comme ce court métrage de Théo Angelopoulos confrontant Marcello Mastroiani et Jeanne Moreau dans le cadre de la célébration du 60ème anniversaire... Quelle émotion!











Il y a aussi des moments moins magiques... Quentin Tarantino est un grand cinéaste, mais parfois...il s'égare et le spectateur ne prend pas du tout "son pied"!
Sa passion pour les séries B peut aller jusqu'à présenter à Cannes, avec le céremonial habituel, un très mauvais scénario de série Z!
... sans parler de l'hystérie qui s'est propagée jusque dans la salle, durant la projection.




Lorsque que l'on travaille à une mission d'éducation, il n'est pas facile de célébrer la bétise! surtout après 8h de projection (le film de trop en quelque sorte). C'est parce que ce sentiment est partagé par l'ensemble des membres du jury que je me suis permis de l'exprimer. L'heure est à un retour au calme ... demain est une nouvelle journée avec 5 films au programme.


mardi 22 mai 2007

Marathon cinéma...


Nous entamons notre deuxième semaine...le programme est impressionnant avec un enchaînement de trois journées à cinq films : lundi, mardi et mercredi... Les pauses sont brèves :




Pas le temps de flâner... les clichés-surprise deviennent impossibles.
Pas le temps de déjeuner... la banane ou la pomme font partie du nécessaire de jury et rejoignent les petits carnets et les stylos. Il faut être efficace!





Les séances s'enchaînent, les équipes espagnoles, urguayennes, allemandes se succèdent sur la scène... une amplitude de 8h30 à 23h30...ceci explique le style télégraphique du jour.




lundi 21 mai 2007

Flipbook chinois

Ce dimanche 20 mai est l'occasion d'un petit hommage à l'actrice
chinoise Lu Hunag, très présente sur et devant l'écran. Etant actuellement très "branché" flipbook... je conseille aux amateurs... d'enregistrer les deux images à suivre et de dupliquer un grand nombre de fois les deux feuillets...

Dans le soirée le jury s'est réuni une nouvelle fois pour échanger sur un bon tiers de la programmation. 5 ou 6 films ont échappé au "couperet", mais ne comptez pas sur moi pour dire lesquels!

dimanche 20 mai 2007

Bon anniversaire Miguel !




Ce matin le ballon rouge flotte toujours au dessus de la terrasse d'un certain regard, et semble inspirer nos deux jeunes membres du jury. Celui ci s'est réuni pour sa première évaluation: petit rappel des critères, impressions de chacun et... premier tri!







Ce soir, une nouvelle "montée des marches au programme.. il faut vraiment se frayer un chemin dans le labyrinthe des barrières de sécurité. Les invités d'honneur sont Joel et Etan Coen avec No country for old men. Pour les 2600 spectateurs...2h d'un road movie implacable et sanglant...


Nous ressortons un peu sous le choc... mais chacun va puiser dans ses ressources pour célébrer dignement le 39ème anniversaire de Miguel. Notre collègue est né le jour de l'interruption du festival de Cannes en 1968...destin quand tu nous tiens!